Bienvenue dans la famille de ma mère Rachida, née à Oujda en 1964 dans une famille rifaine. Sa mère Mimouna, dont le prénom est la version féminine de celui de "mon père", est partie alors que ma mère n’avait que 6 ans, tout comme ma mère l’a fait pour moi. Ma grand-mère une Oueryachi- Gourougouie de Kariat Arekmane, dans la région de Guelaya laisse derrière elle bien des mystères et six enfants : l’aîné avait 11 ans, et la plus jeune, Salima, était encore nourrisson. 

 
 

 

 
 

Les années ont passé, et malgré les manques de son enfance, ma mère est devenue une femme. Portée par ses rêves et sa soif de liberté, une fois son lycée validé, c’est vers le mariage qu’elle s’est tournée pensant y trouver enfin sa liberté.


 

Il y avait beaucoup de prétendants, mais deux se détachaient aux yeux du grand-père, qui laissa à ma mère la liberté de choisir. Mon père, issu d’une tribu voisine et faisant partie des tolba (groupes qui chantent des louanges lors d’événements culturels), avait un grand frère marié à Malika, la grande sœur de ma mère. Le deuxième prétendant était un simple professeur local. Trompée par les illusions d’une vie nouvelle, elle a suivi ce que son cœur, marqué par les blessures et les séductions du monde, lui dictait, privilégiant le visa de travail français de celui qui, dans son orgueil, croyait la posséder.